Beaucoup d’agriculteurs utilisent l’eau sans autorisation, révèle Québec

|Radio-Canada|

Un document interne du ministère de l’Environnement du Québec révèle que l’utilisation de l’eau par le secteur agricole est très mal encadrée, au point où certaines municipalités se retrouvent en compétition avec des producteurs et des industries pour accéder à la ressource. L’analyse, centrée sur la Montérégie, l’Estrie et le Centre-du-Québec, souligne des pénuries d’eau liées à la surexploitation des nappes et des cours d’eau, au développement intensif et à des prélèvements illégaux. Certains producteurs prélèvent des millions de litres par jour sans autorisation, en raison d’un processus d’obtention de permis jugé complexe et coûteux.

Daniel Bernier, responsable des questions environnementales à l'Union des producteurs agricoles et membre délégué de l'UPA au RQES.

"On a des exemples de fermes qui, après plus de cinq ans de démarches, ne parvenaient toujours pas à obtenir leur autorisation", indique Daniel Bernier. Il évoque aussi des frais importants d'études et de consultants, parfois de dizaines de milliers de dollars pour répondre aux exigences du ministère.

Selon le chercheur Emmanuel Dubois, "pour limiter ces situations insoutenables et protéger à la fois les activités économiques et les milieux de vie, il faut identifier les zones en surexploitation, comprendre les facteurs qui aggravent la situation et repérer les indicateurs environnementaux associés à cette surexploitation. Cela exige une vision globale des ressources en eau, souterraines comme de surface, qui sont aussi affectées par les changements climatiques".

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